Le Président de la République Emmanuel MACRON a ouvert l’édition 2018 de la conférence des ambassadeurs et des ambassadrices (27-31 août) en présentant sa feuille de route aux ambassadeurs français à travers le monde.
Face à la menace des extrêmes et des nationalismes, la France se veut une puissance médiatrice. Nous devons chercher à bâtir cet ordre international qui permettra de redéfinir dans un sens humaniste la mondialisation contemporaine. Il nous faudra prendre de nouvelles initiatives, construire de nouvelles alliances, porter les débats à bon niveau pour répondre à la double crise multilatéralisme et de l’Europe. Car nous sommes à un moment de vérité.
Les priorités de la diplomatie française
La diplomatie française repose sur 4 piliers fondamentaux, qu’Emmanuel MACRON a rappelé après les avoir présenté l’année dernière :
- La sécurité de la France
- Une politique européenne forte
- L’attractivité de la France
- Le renforcement des biens communs : sécurité, environnement et climat, éducation et culture, santé, droits de l’homme, nouvelles technologies, etc. Le Président de la République l’a affirmé avec force : face au défi des grandes transformations démographique, écologique et environnementale, des inégalités, technologique, « le rôle de la France est de proposer une voie humaniste », et « avec l’Europe une nouvelle organisation collective ».
Agir avec une voix européenne cohérente
Ce que nous proposons, le faire seul est moins efficace : le faire avec une voix européenne cohérente est le gage de la réussite. Nous avons obtenu des premiers résultats, en matière de défense, de travail détaché, de convergence économique et sociale, etc. En juin dernier à Meseberg, « nous avons scellé avec l’Allemagne une étape historique pour construire une Europe démocratique et souveraine ». Le couple franco-allemand est un moteur indispensable pour refonder l’Europe, dans un projet ouvert aux autres Etats membres volontaires.
Car la vraie question pour l’Europe est la suivante : « les Etats-Unis, la Chine, nous regardent-ils comme une grande puissance disposant d’une autonomie stratégique ? » Aujourd’hui, non. Nous devons donc construire notre souveraineté.
Pour cela, le Président de la République l’a souligné : il nous faut accepter une « Europe des cercles ». Une Europe large, une Europe du marché commun, mais également des coopérations renforcées et une intégration plus poussée. Cela suppose une révision des traités sur le fondement des consultations citoyennes en cours, des élections européennes à venir, du travail intergouvernemental au sein de l’UE.
« Nous devons écrire et raconter l’histoire de l’Europe que nous voulons. »
Construire une politique migratoire efficace, respecter pleinement les principes de l’asile, assurer notre autonomie financière, construire une puissance économique pour assurer la convergence économique et sociale, construire une puissance numérique, écologique, alimentaire et sanitaire… Dans tous ces chantiers, un humanisme progressiste est possible en Europe.
L’Europe ne peut plus remettre sa sécurité aux seuls Etats-Unis : « c’est à nous de garantir notre sécurité et notre souveraineté« . Or jamais nous n’avions avancé aussi vite en matière de défense qu’au cours de cette année : lancement du fonds européen de défense, accords stratégiques sur le char et l’avion de combat avec l’Allemagne, lancement de l’initiative européenne d’intervention, etc.
N’oublions pas que « l’Europe ne se construit pas à Paris, à Bruxelles ou à Berlin, mais dans la diffusion inlassable de nos idées ». Nous n’avons pas à céder à quelque fascination que ce soit pour les démocraties illibérales. Le Brexit est un choix souverain à respecter, mais qui ne saurait se faire au détriment de l’unité européenne. Il nous faut également penser les relations de l’Union européenne avec ses voisins, la Russie, la Turquie, dans un rapport exigeant.
Enfin, si de nombreux rendez-vous internationaux ont également été annoncés, j’en noterai un en particulier. Alors que c’est sur les failles de la gouvernance globale que la paix s’est brisée au cours des années 1930, Emmanuel Macron a invité à Paris, pour le 11 novembre, une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui inaugureront le premier Forum de Paris sur la Paix.
