Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission Défense et forces armées
Chaque grande aventure à une fin et mon année au sein de l’Institut des Hautes études de Défense Nationale (IHEDN) ne fait pas exception. Vous avez pu suivre tout au long de cette newsletter mes déplacements et mes activités à l’IHEDN avec la majeure souveraineté numérique et cybersécurité.
Pour ce dernier déplacement à l’étranger nous sommes restés en Europe, et plus précisément, nous nous sommes rendus en Estonie et en Finlande. Ces deux pays ont la particularité d’avoir une frontière commune avec la Russie. La Finlande est récemment sortie de sa traditionnelle neutralité pour intégrer l’OTAN en 2023, ajoutant 1300 kilomètres supplémentaires de frontière otanienne avec la Russie. Quant à l’Estonie, qui depuis longtemps doit faire face à des cyberattaques russes dont une très massive en 2007 qui marquera durablement la population, le pays est désormais mieux écouté dans les discussions européennes relatives à la politique de sécurité et de défense.
La France est également présente sur le sol estonien sous mandat de l’OTAN ( eFP- enhanced Forward Presence) à travers déploiement de forces française. Nous militaires participent activement au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Alliance sur le flanc Est, et notre présence s’est renforcée depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Au cours de ce séjour, qui dura du 12 au 19 mai, plusieurs éléments relatifs à la défense et au cyber m’ont particulièrement marqué. Tout d’abord, l’esprit de défense est très présent au sein des deux sociétés. Pour prendre un exemple concret, j’ai visité un shelter (abri souterrain blindé) qui était équipé d’un terrain de foot, et il arrive que les citoyens s’approprient les lieux en temps de paix pour qu’ils soient prêts et suffisamment habitués en temps de guerre. La possibilité d’un conflit ouvert avec la Russie est très présente et le niveau de résilience des citoyens est à la hauteur de cette menace. Autre aspect particulièrement marquant, c’est le niveau de numérisation des services publics et privés en Estonie, qui représente un taux de numérisation 99%. Ces deux pays sont à l’avant-garde en ce qui concerne le secteur des hautes technologies, que ce soit sur le plan économique (Nokia dès les années 1990 en Finlandes) ou administratif (modèle de e-administration perfectionné en Estonie). Nous avons eu l’opportunité de visiter de nombreux sites relatifs au cyber dont le célèbre Centre d’excellence de cyberdéfense coopérative de l’OTAN en Estonie qui a ouvert en 2008 suite à la cyber-attaque majeure russe que subi l’Estonie en 2007, paralysant de nombreuses institutions civiles et privés du pays.
Il nous reste désormais à finaliser nos recommandations qui compléteront le rapport final. Je ferai un article dans la prochaine newsletter pour revenir plus en détail sur nos travaux.
Une dernière session de clôture aura lieu du 12 au 14 juin pour nous dire au revoir et tourner la page de cette année riche en enseignement sur le cyber.