La loi d’orientation agricole enfin votée

C’est un véritable marathon législatif qui a pris fin le mois dernier. Le projet de loi d’orientation agricole, annoncé en septembre 2022 et présenté une première fois à la fin de l’été 2023, a finalement fait l’objet d’une CMP conclusive. Entretemps, il y aura eu la crise agricole de janvier 2024 et la dissolution. Mais il y aura eu aussi un important travail de recalibrage, entre le projet initial et le texte définitif.

Car ce texte s’attache à répondre à des problématiques que certains, notamment parmi les responsables politiques, tentent d’opposer. Comment assurer le renouvellement des générations, alors que 50% des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 10 ans ? Comment adapter notre agriculture au changement climatique, qui bouleverse le vivant, tout en donnant à nos agriculteurs les moyens de produire, et ainsi assurer notre souveraineté alimentaire ?Comment leur permettre de répondre à la concurrence internationale, tout en leur garantissant un revenu à la hauteur de leur travail ?

Je veux d’abord dire ici que ma conviction a toujours été qu’opposer agriculture et écologie était une erreur, et même une impasse. La pérennité des exploitations et de leur modèle économique est directement liée à la conservation du vivant, qui en est la « matière première ». De même, l’écologie n’a pas pour ligne d’horizon la nature à l’état brut, mais l’équilibre d’un monde dont les écosystèmes sont forcément modifiés en profondeur par le développement des sociétés humaines. Enfin, il semble évident que nous ne pourrons pas développer sur le long terme une agriculture de qualité, productive et résiliente, si nous n’assurons pas aux agriculteurs un revenu juste.

C’était donc l’objectif de ce texte que de sortir des postures et de proposer une ligne d’équilibre, ambitieuse et pragmatique, à mi-chemin de tous ces enjeux. Je me félicite notamment du travail en commun fourni par les Démocrates, mon groupe parlementaire, pour garder à ce texte cette volonté d’équilibre.

Ce texte n’épuise cependant pas les questions qui se posent aujourd’hui à nos modèles agricoles. Après lui, et dès les prochains mois, d’autres viendront, qui tenteront de répondre à des enjeux plus spécifiques. Et je serai, là encore, attentive à maintenir cet équilibre dont nos agriculteurs et notre agriculture ont besoin, en lien direct avec les acteurs de mon territoire.