Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

23 Mai

Table-ronde sur l’avenir de la PAC à l’Assemblée nationale

Catégories : Activité Parlementaire - Commission des Affaires Européennes

La Commission européenne a publié le 2 mai dernier ses propositions relatives au futur budget européen (Cadre Financier Pluriannuel) 2021-2028. Afin de compenser le Brexit et financer de nouvelles priorités, la Commission a formulé une proposition de réduction de 5% du budget de la Politique Agricole Commune (PAC). Ce projet soulève de très fortes inquiétudes et le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a été très clair : « la France ne pourra accepter aucune baisse de revenu direct pour les agriculteurs ».

Alors que l’Assemblée nationale a commencé l’examen du projet de loi EGAlim issu des Etats Généraux de l’Alimentation, j’ai souhaité que la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale organise un cycle de travail spécifiquement dédié aux enjeux agricoles. Une table-ronde sur l’avenir de la PAC a ainsi été organisée le 22 mai en commission avec pour principaux intervenants des eurodéputés spécialisés en politique agricole (Michel Dantin, Herbert Dorfmann, Paolo de Castro) ainsi que des représentants de syndicats agricoles : Henri Brichart (FNSEA) et Laurent Pinatel (Confédération paysanne).

En introduction, j’ai rappelé tout l’enjeu de cette politique : « Répondre aux attentes des consommateurs en termes de sécurité alimentaire, préserver le revenu des agriculteurs, notre environnement et notre écosystème, a un coût. Le budget de la PAC doit être à la hauteur de ces ambitions. Elle ne concerne pas seulement les agriculteurs mais la société dans son ensemble ! L’enjeu est aussi d’accompagner la transition de notre agriculture vers des systèmes plus résilients et plus durables ».

Une position partagée par le député européen Paolo de Castro : « ce n’est pas aux agriculteurs européens de payer la facture du Brexit ! ».

Grand connaisseur des questions agricoles, Michel Dantin a rappelé de son côté que la France est un grand pays agricole dont les décisions sont attendues par les autres Etats membres de l’Union européenne. Et d’ajouter : « s’agissant de la PAC, la France doit défendre une vision claire et ambitieuse au-delà des clivages politiques ». Une autre priorité est de renforcer la position des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui a été en partie encouragé par le règlement européen Omnibus. La loi EGAlim prévoit elle-aussi un rééquilibrage des relations commerciales au profit des producteurs.

Très attaché au modèle agricole des exploitations familiales, l’eurodéputé Herbert Dorfmann, a mentionné plusieurs pistes pour améliorer le fonctionnement de la future PAC :  un plafonnement des aides, une agriculture verte plus performante, une meilleure gestion des risques et des crises exceptionnelles (climatiques ou conjoncturelles).

Une analyse partagée par Henri Brichart, vice-président FNSEA : « il faut une PAC forte pour maintenir une agriculture plurielle et diverse, garantir la sécurité alimentaire, assurer la pérennité des exploitations et préserver le modèle agricole ». Auteur d’un rapport sur l’avenir de la PAC qui sera étudié en commission des Affaires européennes le 31 mai prochain, le député Alexandre Freschi a rappelé que la PAC n’est pas une politique du passé mais une politique intégrée emblématique de la construction européenne. Son co-rapporteur, André Chassaigne, a quant à lui proposé de rebaptiser la PAC en PAAC : « Politique Agricole et Alimentaire Commune » afin de mieux signifier l’importance de cette politique. Enfin, l’eurodéputée Angélique Delahaye a souligné que l’agriculture de demain devait viser une double performance : économique et environnementale.

 

Publié le 23/05/2018
Sabine THILLAYE