Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

17 Sep

Vendanges 2019 : au coeur de Saint-Nicolas-de-Bourgueil

Catégories : Travail en Circonscription

Les vendanges vont débuter ce mois-ci, et pour en parler, Christel Cousseau viticulteur de Saint-Nicolas-de-Bourgueil et Maire de la commune. Rappelons que le Saint-Nicolas-de-Bourgueil est un vin d’appellation d’origine contrôlée depuis 1937, soit depuis plus de 80 ans, spécifiquement produit sur la commune. Sa production s’étend sur 1080 hectares, et le cépage phare est le cabernet franc.

Avec la sécheresse et le gel de ces dernières années, quelle perspective pour le millésime 2019 Saint-Nicolas de Bourgueil ?

Cette année, on part sur un bon millésime, avec une très bonne qualité pour le Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Néanmoins, nos vignes souffrent de la sécheresse. Il faut être honnête, la vigne fatigue et le manque d’eau inquiète le monde viticole. On a rarement vu des feuilles jaunes comme cela. Un des risques de la sécheresse pour la période des vendanges, est qu’on va générer de la poussière avec les tracteurs, et cela risque d’abimer la vigne avec la fragilisation du cep.

Quand vont débuter les vendanges ?

Nous allons vendanger fin septembre. Pas de changement par rapport aux autres années. On pense que les vins vont être très bons, mais ils risquent d’être dur en acidité. On ne va pas se plaindre du temps, mais les grains sont petits. C’est le résultat d’un été chaud et aride. Avec le soleil, le raisin est concentré, avec une forte teneur en sucre. Aujourd’hui, le risque serait qu’il pleuve et que ça fasse éclater le raisin. Pour le volume, on pense à une année inférieure à celle de 2018, mais l’ensoleillement devrait produire une récolte de qualité.

Pour ces dernières, avez-vous des difficultés de recrutement ?

Pendant des années, j’ai été un fervent défenseur de la vendange à la main. Mais désormais, il faut être sérieux, on a un manque réel de personnel. Depuis l’an dernier, avec mon épouse on est passé à la machine car on ne trouve personne. Cette année nous n’aurons qu’une dizaine de personnes qui nous aiderons à vendanger les vieilles vignes.

Allez-vous bénéficier de la mesure mise en place par le département et la CAF pour promouvoir l’emploi : permettre aux bénéficiaires du RSA de cumuler RSA et le salaire des vendanges ?

Nous avons entendu parler de ce projet, mais à mon avis, la communication n’a pas été suffisante. Il faut savoir qu’il existe les contrats vendanges (plus de 300 000 contrats vendanges sont signés chaque année), qui permettent aux salariés de venir faire les vendanges. Ça c’est formidable, mais ce n’est pas suffisant.

Entre les menaces américaines et l’horizon d’un Brexit dur, y-a-t-il des inquiétudes à Saint-Nicolas-de-Bourgueil ?

Les menaces américaines du Président Donald Trump ne nous inquiètent pas car c’est de la communication politique : le président américain répond au président français.

A l’inverse, le Brexit inquiète le monde viticole. Les Anglais sont de gros consommateurs de vin français, et les négociants comme les viticulteurs qui vendent à l’export sont soucieux sur la mise en place d’éventuelles taxes.

Un dernier mot monsieur le Maire pour le lancement des vendanges ?

« De la vigne et du vin, le Saint-Nicolas est divin ».

A savoir: A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, on pratique chez certains viticulteurs, la confusion sexuelle pour protéger les vignes. Qu’est-ce ? La confusion sexuelle est une méthode biotechnique de protection insecticide de la vigne qui vise à perturber l’activité sexuelle des ravageurs de la grappe et de réduire ainsi les populations. Cette technique, efficace contre eudémis et cochylis, entre dans le cadre de la protection intégrée. Elle permet de réduire le recours aux insecticides classiques.

A lire dans la Nouvelle République : Pour lutter contre le gel, 36 nouvelles tours à vent à Saint-Nicolas-de-Bourgueil

Publié le 17/09/2019
Sabine THILLAYE