Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

22 Avr

STMicroelectronics, l’un des fleurons industriels de la 5ème circonscription d’Indre-et-Loire

Catégories : Travail en Circonscription

Reçue par Stéphane Martinez, directeur de STMicroelectronics à Tours et Christine Anceau responsable développement durable et relations extérieures, j’ai pu m’immerger deux heures durant dans ce fleuron de l’industrie en Touraine et partager avec eux la situation industrielle de notre territoire, les enjeux de la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et les tensions autour des semi-conducteurs en France et en Europe.

Cette multinationale franco-italienne productrice donc de semi-conducteurs et de puces électroniques, œuvre sur la réalisation de toutes sortes de connectiques embarquées et représente aujourd’hui un pôle d’excellence industriel national, européen ainsi qu’un modèle de développement et de recherche à l’international.

Avec 48 000 emplois dans le monde et un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros en 2021, STMicroelectronics se veut être une entreprise inscrite dans son temps, par son objet industriel de production, mais également par son approche environnementale et sa gestion de l’humain. Ces deux paramètres étant posés au cœur des préoccupations entrepreneuriales des dirigeants. Elle se veut aussi une industrie de l’avenir tant la recherche est au cœur de ses investissements et de ses intérêts.

A Tours Nord, ce sont 1400 salariés qui œuvrent de concert avec l’objectif d’atteindre et de maintenir cette excellence industrielle, ce développement technologique et cette préoccupation environnementale. En effet dans ce domaine, STMicroelectronics (STM) vise la neutralité carbone d’ici à 2027. D’après son dirigeant, cet objectif est tout à fait atteignable, puisque l’entreprise a déjà réduit en 5 ans 48 % des émissions de CO2. A noter encore que sur ce plan, sur les 1492 tonnes de déchets produits, 91 % sont aujourd’hui recyclés en interne (une déchèterie a été construite) ou en externe.

Stéphane Martinez sait que ces enjeux sont fondamentaux dans un champ concurrentiel de plus en plus attaché à cet aspect, tant par les fournisseurs que les clients. Il sait aussi que la transition écologique doit passer par une industrie repensée, décarbonée et propre.

« À l’Europe, les enjeux sont colossaux! »

Si au local, son inscription sur le territoire est devenue indiscutable, STM se doit, de par ses implantations sur le continent, continuer à rayonner économiquement et socialement en  Europe. Son directeur le sait mieux que personne : « A l’Europe, les enjeux sont colossaux ». En effet depuis le 8 février 2022 la Commission européenne a présenté le « Chips Act », le plan de l’Europe pour redevenir leader mondial des semi-conducteurs. C’est un ensemble complet de mesures visant à garantir la sécurité d’approvisionnement, la résilience et la souveraineté technologiques de l’Union européenne dans le domaine des applications et des technologies des semi-conducteurs.

Ce dispositif, engendrant en même temps un contrôle, une avancée commune et une protection européenne, peut venir « freiner » ou ralentir les entreprises françaises, dans leurs initiatives et leur expansion. « Parfois, à vouloir trop protéger, on ralentit le processus de développement » évoque Stéphane Martinez. Mais c’est sans doute à ce prix que la cohérence industrielle européenne pourra rivaliser sur un marché extrêmement concurrentiel et des blocs mondiaux qui se positionnent plus fortement chaque jour.

De la connectique automobile à la connectique des objets et la connectique de l’espace urbain, l’évolution industrielle se doit à la fois de suivre, de moderniser et d’anticiper les nombreux besoins qui surgissent tous les jours : « Aujourd’hui ce sont les mobilités, sous toutes ses formes, qui demandent un développement de l’intelligence artificielle (AI) et donc une augmentation conséquente de la puissance énergétique de ces composants. Une mobilité plus autonome, plus sécurisée et plus performante».

Par voie de conséquence, on note que le besoin mondial d’énergie a augmenté de 30%.

Et les chiffres sont tout autant impressionnants quand on parle de production : Consommation annuelle de 18 tonnes de silicium, 72 GWH d’électricité, 476 000 m³ d’eau, 13 800 m³ d’Azote et production de 1735 tonnes de déchets par an. Tout cela est bien entendu pris en compte dans la démarche globale de développement durable : le directeur présente des baisses conséquentes à tous les niveaux (en m3) : gaz -41%, eau -23%, électricité – 1GWH et 91% de recyclage et réutilisation des déchets.

En parallèle à cet outil de production, STMicroelectronics c’est aussi être un contenant ouvert et accueillant pouvant recevoir et accompagner des partenaires « recherche et développement » liés au pôle de compétitivité S2E2. Celui-ci rassemble 240 adhérents parmi lesquels figurent des entreprises industrielles, des centres de recherche publics et privés ainsi que des établissements de formation autour de l’énergie électrique et de l’efficacité énergétique.

Le CERTeM, des solutions innovantes dans le domaine de l’efficacité énergétique au cœur de STM.

Le CERTeM (Centre d’études et de recherches technologiques en microélectronique) est un centre d’études et de recherches technologiques spécialisé en microélectronique. Il est né en 2007 de la collaboration entre l’Université de Tours et la société STMicroelectronics. Il est dédié à la recherche collaborative publique / privée en microélectronique.

Son organisation dispose de plateformes technologiques de pointe accueillant les projets R&D (recherche et développement expérimental) des membres du GIS (groupement d’intérêt scientifique) et de leurs partenaires, mais également des start-up (RegenBox, IKAMBA, Fine Heart, Moduleus) développant des matériaux et dispositifs innovants.

Grâce à ses moyens techniques et humains, le CERTeM propose des solutions innovantes dans le domaine de l’efficacité énergétique. Ses activités scientifiques couvrent l’ensemble de la chaîne matériaux – procédés – composants – packaging.

Le CERTem s’associe aux travaux du CEA du Ripault de Monts, des Universités de Tours et Orléans, du CNRS et des sociétés Vermon et Silimixt.

L’Humain au centre de nos missions

De l’ensemble du personnel, aux clients, à l’environnement, l’humain s’inscrit au centre des missions de l’entreprise.

Les salariés d’abord. Cinq équipes tournent 24 heures sur 24, sept jours sur sept et produisent 10 milliards de composants par an. Créateur d’emploi, STM a recruté l’an passé 82 personnes en CDI et a presque atteint la parité dans ses équipes, puisque à ce jour, elles sont composées de 58 % d’hommes et de 42 % de femmes. 50 métiers (d’ingénieurs à agent de production en passant par agent de maîtrise) et 20 nationalités sont présents au sein de l’entreprise.

Concernant l’environnement, ce sont d’abord toutes les mesures mises en place pour aider les salariés dans leurs mobilités du quotidien (mise à disposition de vélo électriques, covoiturage, aide Fil Bleu…). Ce sont ensuite tous les programmes directement liés aux scolaires : ouverture de l’entreprise, visites, actions ponctuelles (l’industrie et nos jeunes talents), stages, dons d’outils informatiques aux associations…

Ce volet pourrait d’ailleurs se renforcer si la mesure d’aide à l’orientation dès la 5ème était mise en place par le gouvernement, STM aurait un rôle important à jouer.

L’accueil des travailleurs en situation de handicap, n’est pas oublié non plus puisque un dispositif a été pensé pour la réadaptation professionnelle et l’inclusion en entreprise. Il permet à des personnes reconnues travailleur handicapé de réaliser leur reclassement professionnel directement au cœur de l’entreprise via un dispositif d’insertion accompagné par un centre de formation (l’AFPI).

Notons enfin la volonté de créer un LABEL industrie Val de Loire, impulsé avec la Chambre de Commerce et d’Industrie et qui pourrait voir le jour en 2022, afin d’estampiller et de marquer plus fortement l’excellence de nos entreprises sur nos territoires.

Assurément l’avenir est devant et pour s’y préparer encore mieux, notre dirigeant nous redit la nécessité de mettre en œuvre une ligne pilote pour le développement puis la production de transistors de puissance et diodes en nitrure de Gallium (GaN) sur des plaquettes de 200 mm.

Cette technologie sera indispensable pour l’environnement. Elle permettra la réduction des consommations de tous les appareils électriques, en y incluant la mobilité.

Mais comme la production nécessitera également beaucoup d’énergie, cette ligne productique devra se marier avec une unité de production d’hydrogène. Cette avancée technologique nous offrira l’occasion de revenir très bientôt suivre les avancées de ce géant industriel.

Publié le 22/04/2022
Sabine THILLAYE