Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission des Affaires Européennes
J’ai eu l’honneur de participer, le 6 juin dernier au siège du MoDem, à une conférence portant sur l’Europe dans nos médias, un an avant les élections européennes : l’occasion pour moi de revenir sur mes propositions dans mon rapport d’information relatif à la prise en compte des sujets européens dans les médias audiovisuels de 2021.
La faible européanisation des programmes
Si un sursaut médiatique s’opère souvent autour des élections parlementaires, le silence des chaines françaises de radios et de télévisions persiste. Une part insuffisante du temps d’antenne des journaux télévisés est accordée aux sujets européennes, inférieure à 3%. De plus, peu d’émissions récurrentes consacrées à l’actualité européenne existent en France en comparaison à nos voisins européens tels que le Portugal et son émission « Europe Minha » ou encore à l’Italie avec son émission « Caffé Europa ».
Cela pourrait notamment être dû à la faible présence de chaines de radio et de télévision à Bruxelles. En effet, peu de journalistes français sont accrédités auprès des institutions européennes : 12 en France contre 40 en Allemagne en 2021. Également, les médias audiovisuels utilisent peu d’images de l’actualité européens alors que la Commission européenne met à disposition 321 heures d’images. Cependant, l’idée préconçue du désintérêt des français pour les sujets européens est erronée puisque 55% des français s’estiment mal informés sur les questions européennes en 2020 et 77% sont désireux d’obtenir davantage d’informations.
Des solutions concrètes pour pallier le manque de couverture médiatique
Dans mon rapport de 2021 je propose plusieurs solutions pour pallier ce manque de couverture médiatique tel que le renforcement des obligations légales de traitement des sujets européens dans les contrats d’objectifs moyens afin d’obliger les chaines du service public à accorder un temps d’antenne sur ces sujets.
Il serait également pertinent de créer un statut de journalistes spécialisés sur l’Europe en les formant sur les affaires européennes mais également en assurant une meilleure visibilité des journalistes spécialisés en mettant à disposition des correspondant à Bruxelles. Enfin, réfléchir à de nouvelles formes de communication et d’information sur les questions européenne en mettant en scène la vie politique européenne ou encore en renforçant le contrôle parlementaire des affaires européennes sont autant de moyens dont nous disposons pour garantir une européanisation de nos programmes.