Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

02 Juil

Déplacement à Dublin de la mission parlementaire sur le Brexit

Catégories : Activité Parlementaire

La question de la frontière irlandaise reste un point extrêmement sensible des négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. C’est précisément dans l’objectif de répondre aux nombreuses questions restant en suspens que notre mission parlementaire sur le Brexit s’est rendue à Dublin.

Notre délégation a tout d’abord rencontré Mary-Lou Mac-DONALD, députée du Sinn Féin. Celle-ci s’est montrée particulièrement inquiète des conséquences du Brexit. Elle craint notamment que la division de l’île ne soit durcie du fait non seulement d’un renforcement de la frontière mais aussi de différences réglementaires. Une analyse partagée par le député Sean CROWE qui a estimé que le parti conservateur britannique ne saisissait pas l’importance de l’Accord du Vendredi Saint de 1998 pour l’Irlande du Nord.

La mission a ensuite rencontré des parlementaires issus de différents partis. Le député Pat DEERING (Fine Gael, parti au pouvoir) a affirmé que le Brexit avait des conséquences négatives certaines pour le secteur agricole. À moyen terme, le retrait du Royaume-Uni signifiait une réduction des fonds de la PAC qui toucherait de plein fouet les agriculteurs irlandais. Ian MARSHALL, sénateur d’origine nord-irlandaise défendant une position unioniste, a pour sa part gagé que les Britanniques ne quitteraient pas l’Union européenne au vu des enjeux colossaux dont il s’agissait. Le sénateur CRAUGHWELL (indépendant), estime quant à lui que le plus probable était un Brexit « dur » et qu’il s’agissait de se préparer à l’éventualité d’une frontière ferme. Il a affirmé que l’Union européenne, secouée par la crise migratoire, devait veiller à disposer de l’unité nécessaire pour pouvoir négocier jusqu’au bout avec le Royaume-Uni.

Enfin, notre délégation parlementaire s’est entretenue avec la ministre des Affaires européennes Helen McENTEE. La ministre a d’abord souligné que la décision du peuple britannique, si elle devait être respectée, était extrêmement regrettable et signifierait un ralentissement de la croissance irlandaise estimé entre 2 et 7 % du PIB à moyen terme et selon la qualité de l’accord obtenu. Sur l’issue des négociations, la ministre s’est déclarée « assez optimiste » – du fait notamment des votes qu’elle observait à la Chambre des communes britanniques et de la solidarité démontrée jusqu’à présent par les États membres de l’Union européenne.

Publié le 02/07/2018
Sabine THILLAYE