Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

12 Fév

Audition du vice-amiral d’escadre Laurent Isnard, préfet maritime de la Méditerranée

Catégories : Activité Parlementaire - Commission Défense et forces armées

Alors que le vice-amiral d’escadre Laurent Isnard a pris les fonctions de préfet maritime de la Méditerranée en septembre 2019, la Commission de la Défense l’a auditionné.

La Méditerranée concentre aujourd’hui de nombreuses interrogations. De la Libye à la Turquie, de Chypre à la Syrie, les métastases conflictuelles ne cessent d’attiser les tensions, au point de risquer de remettre en cause la sécurité de l’UE.

En Libye, la situation s’envenime. Entre d’une part les partisans du guvernement d’union nationale – GNA conduit par Fayez el-Sarraj, et d’autre part ceux de celui de Tobrouk, dont relève l’Armée nationale libyenne – ANL.

La conférence de Berlin, du 19 janvier, avait pourtant abouti à la mise en place d’un cessez-le-feu permanent. Et l’ensemble des parties s’était engagé à mettre un terme à l’envoi de mercenaires et au financement des groupes belligérants. Dans la foulée, des cargos en provenance de Turquie, avec à leur bord des mercenaires syriens, ont été identifiés. Tandis que la Mission des Nations-Unies – MANUL relatait la violation par certains acteurs de l’embargo sur les armes.

Au vu de cette montée des tensions, à la suite de la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, en Grèce, Sabine Thillaye s’est interrogée sur la présence de la France en Méditerranée – quelle force ? quels missions ? – ainsi que sur la militarisation de la zone. Un phénomène qui rend le climat sécuritaire de plus en plus incertain pour la France et l’UE. E. Macron a évoqué ainsi en Grèce la mise en place d’un partenariat stratégique de sécurité, et une « présence navale accrue » française dans la région.

En outre, la présence du préfet maritime aura été l’occasion d’évoquer la présence accrue de forces mercenaires en Méditerannée. « Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen, c’est en contravention explicite et gravissime avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée », avait déclaré le Président Macron aux côtés du Premier ministre grec. Des mercenaires qui portent atteinte à la sécurité des Européens et des Sahéliens. Et qui invitent à s’interroger quant au positionnement de la Turquie, comme sur la situation de nos soldats au Sahel.

Publié le 12/02/2020
Sabine THILLAYE