Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission Défense et forces armées
C’était le 2 octobre 2019 : le général Thierry Burkhard avait précisé devant la commission défense qu’il reviendrait vers ses membres afin de présenter le nouveau plan stratégique de l’armée de terre, tirant les conséquences de l’évolution du climat international et de la mutation de la conflictualité pour nos forces terrestres.
Aussi, le 17 juin, le général Burkhard a ainsi présenté la nouvelle « vision stratégique » pour une supériorité opérationnelle de l’armée de terre 2030. Une vision qui doit permettre à la France d’être prête à faire face à des conflits asymétriques et de haute intensité. Car aujourd’hui, comme l’a précisé le général, « les conflits durs » entre États ne peuvent être éludés, car ils restent possibles, voir probables.
La preuve en est avec les bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient, en Afrique ou en Europe qui renforcent l’incertitude sécuritaire, mais surtout avec le retour explicite de la force armée comme moyen de règlement par de nombreuses puissances, notamment membres de l’OTAN.
De ce constat, le CEMAT a évoqué le lancement de 12 projets pour renforcer l’armée de terre. Parmi ceux-ci, l’un porte sur un nouveau concept d’emploi des Forces terrestres, avec le développement d’un « haut degré d’intégration interarmées et interalliés » en recherchant des coordinations telles que nous le faisons actuellement au Mali avec le déploiement ce début juillet, de la Task Force Takuba (Forces spéciales des nations européennes). Un autre point concerne la réserve opérationnelle : le général souhaite qu’elle contribue davantage aux missions de protection du territoire national. Il s’agira ainsi de faire en sorte que l’armée de Terre puisse disposer d’une « masse de manœuvre plus nombreuse, plus autonome, mieux territorialisée. »
De plus, il est question de revenir sur des évolutions passées qui n’ont pas fait leur preuve. Ainsi, le CEMAT parle de « redistribuer les parcs, replacer le matériel majeur au cœur de la vie courante en corps de troupe » et de « rendre au niveau régimentaire les moyens de conduire sa préparation opérationnelle en autonomie. » L’autonomie et l’auto-décision, deux principes qui tenaient à cœur au Maréchal Foch.
Enfin, trois points (parmi les 12) concernent l’entraînement et l’opérabilité. L’armée de Terre veut adapter ses structures de formation pour les rendre plus adaptées au combat de haute intensité. Aux guerres modernes, avec des champs de manœuvres intégrant plusieurs dimensions telles que la cyber, l’aérien, le terrestre, le nautique ou l’aspect électromagnétique.
Les tensions en Libye, en Syrie, le redéploiement américain ou les menaces de la Turquie à l’égard d’une frégate française dernièrement, justifient que nous soyons prêts à faire face aux menaces.
(C) Mindef