Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission Défense et forces armées
La semaine du 4 novembre au 11 novembre, la Commission des Affaires européennes, puis la commission Défense, ont examiné la proposition de résolution européenne sur la relance des secteurs de la Défense et du spatial, rapportée par Françoise Dumas et Sabine Thillaye.
L’industrie européenne de Défense c’est un chiffre d’affaires d’environ 100 milliards d’euros par an et environ 1,4 million d’emplois directs et indirects. Une petite dizaine de très grandes entreprises – Airbus, Thales, MBDA, RheinMetall, Leonardo, Naval Group – concentrent l’attention mais elles ne sont que la partie visible d’un écosystème constitué de plusieurs dizaines de milliers de sous-traitants, souvent des PME très spécialisées, réparties sur l’ensemble du territoire européen. Ces grandes entreprises et leurs sous-traitants constituent un élément essentiel de ce qu’on appelle la base industrielle et technologique de Défense (BITD) européenne.
Au-delà des chiffres d’affaires et des emplois, si importants soient-ils, il faut souligner le caractère stratégique de l’industrie de Défense et de l’industrie spatiale, qui ne sont pas des industries comme les autres. C’est parce que l’Union européenne dispose, par l’intermédiaire de ses États membres et, en particulier, de la France, de ces industries qu’elle peut poursuivre l’objectif de l’autonomie stratégique qui est le sien.
Le risque d’un sous-investissement dans la Défense est donc majeur, d’autant plus que ce secteur, comme d’ailleurs le spatial, ne figure pas parmi les priorités du Plan de relance européen tel qu’il a été adopté par le Conseil européen le 21 juillet dernier.
Actuellement, l’Union européenne consacre 500 millions d’euros à la Défense via le Programme européen de développement de l’industrie de Défense (PEDID) sur les années 2019-2020. Ce montant va passer à 7 milliards d’euros (constants) avec la mise en œuvre du Fonds européen de Défense à compter du 1er janvier 2021, soit un milliard d’euros par an. L’accroissement est donc significatif mais il est bien moindre que celui qui avait été annoncé en 2018.
Les risques et leurs conséquences dans un environnement de sécurité toujours plus dégradé justifient qu’un effort particulier soit fait, dans le cadre des différents plans de relance nationaux mais également au niveau de l’Union européenne, pour soutenir l’industrie de Défense et l’industrie spatiale.