Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission des Affaires Européennes
Un an après l’inauguration du « triangle de Montecitorio », une initiative de coopération entre les commissions des Affaires européennes de l’Assemblée nationale, du Bundestag allemand et de la Camera dei Deputati italienne, nous nous sommes réunis ce matin avec nos collègues italiens et allemands pour discuter la mise en œuvre du plan de relance européen dans nos pays.
Alors que la Commission européenne emprunte 750 milliards d’euros sur les marchés financiers afin de financer le plan de relance « NextGenerationEU », sa mise en œuvre se décline en 27 volets nationaux. Chaque État membre intègre les moyens européens qui lui sont accordés dans son plan de relance national qui est donc cofinancé par le budget national et l’Union européenne. Cette démarche présente le risque qu’il sera difficile de suivre spécifiquement le plan de relance européen qui s’absorbe d’une certaine manière dans les plans nationaux. Ici, il incombe aux commissions des Affaires européennes des parlements nationaux de faire ressortir la dimension européenne pour montrer aux citoyens que l’Union européenne participe activement à la ranimation économique post-covid et au verdissement de nos économies.
Lors de la réunion, les explications de nos collègues italiens et allemands ont mis en évidence les différentes stratégies de mise en œuvre de « NextGenerationEU » dans les États membres. La déclinaison territoriale du plan de relance varie selon les priorités des pays et régions. Toutefois, tous les députés ont été d’accord que le rôle des parlementaires est le même partout : vérifier que les engagements pris par les gouvernements se réalisent rapidement pour accélérer la transition écologique et numérique, veiller à la rigueur des contrôles de l’emploi des fonds pour éviter des fraudes qui décrédibiliseraient l’engagement européen.
L’autre grand sujet de notre échange trinational était la conférence sur l’avenir de l’Europe. Comme le rappelait mon homologue allemand, Gunther Krichbaum, le rôle des parlements nationaux ne devrait pas se limiter à envoyer des représentants dans les instances de gouvernance de la conférence, mais ils devraient contribuer à façonner la conférence en tant que telle. Afin de faire valoir la légitimation démocratique directe des parlementaires nationaux, ceux-ci doivent jouer un rôle actif dans les débats sur l’avenir de l’Union européenne.
Pour ma part, j’ai proposé que le triangle de Montecitorio signe une déclaration commune pour souligner que nos parlements souhaitent être impliqués dans la phase de débats de la conférence. La France, l’Allemagne et l’Italie qui sont les pays les plus peuplés de l’Union européenne portent une responsabilité majeure pour que cette conférence devienne un rendez-vous démocratique avec les citoyens européens. En conséquence, nos parlements doivent être les garants de la volonté citoyenne et veiller à ce que celle-ci se traduise par des réformes conformes. Pendant les 10 mois de la conférence, j’estime que nous, en tant que députés nationaux, devrions aussi voyager dans d’autres États membres et rencontrer nos collègues dans leurs circonscriptions pour montrer que la coopération européenne est aussi très concrète entre élus. Le succès de la conférence sur l’avenir de l’Europe dépend de l’engagement de chacun et de chacune de nous car il s’agit avant tout de convaincre nos concitoyens du projet européen qui ont encore des doutes ou qui pensent que l’UE est un projet lointain qui n’a rien à voir avec leur quotidien.
Nous resterons donc en échange étroit avec nos collègues dans les autres États membres, au sein du triangle de Montecitorio et au-delà , pour harmoniser notre implication pour l’intégration européenne.