Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Travail en Circonscription
Elu depuis 6 mois à la Présidence de l’Université de Tours, j’ai rencontré Arnaud Giacometti pour faire un point sur cette importante organisation tourangelle qui se situe au croisement de la dynamique formative, économique, patrimoniale et sociale de notre territoire. 30 000 étudiants y sont accueillis au quotidien répartis sur les 7 pôles d’enseignement représentant 50 hectares et 214 000m² de surface totale.
Professeur en informatique, Arnaud Giacometti était avant son élection co-directeur du département d’informatique de la faculté des sciences et techniques (site de Blois) et directeur adjoint du LIFAT (Laboratoire d’Informatique Fondamentale et Appliquée de Tours).
Ses activités de recherche ont concerné principalement la fouille de données et plus récemment dans les graphes de connaissances du web des données.
Arnaud Giacometti est nommé à l’Université de Tours en 1995. Il s’investit d’emblée dans le fonctionnement et l’administration de son département de formation (en y développant une offre de formation de la licence au master, particulièrement ouverte sur l’international) et son équipe de recherche (Bases de données et traitement des langues naturelles).
Par ailleurs, après avoir été un an coordinateur des projets Asie pour l’ensemble de l’université, il a assuré de 2009 à 2016 les fonctions de vice-président en charge des relations internationales (pendant les deux mandats de Loïc Vaillant).
Et depuis mardi 1er décembre 2020, il préside à la destinée de l’université́ de Tours, succédant à Philippe Vendrix, son prédécesseur.
En termes de gouvernance, Arnaud Giacometti défend le principe d’une démarche « participative où le collectif fait force ». Refusant l’urgence il a bien conscience que les missions de l’université s’inscrivent toutes dans la durée.
Et même si l’informatique reste son domaine de prédilection, il n’oublie en rien les autres départements, les autres cursus, qu’il s’agisse de la médecine, des sciences humaines ou encore des lettres ou du droit.
Son premier chantier
Mais son premier chantier a été de faire au mieux avec la crise sanitaire. Elle qui a à son insu, a reconfiguré l’université. Pour ce faire il a déployé l’ensemble des mesures d’aides aux étudiants, possibles et imaginables, ayant augmenté le volume financier des aides octroyées au budget, pour pouvoir satisfaire les demandes sociales. Mais il n’a pas été seul dans ce cas, car beaucoup de dispositifs et de structures sont venues soutenir. Son regret réside toutefois dans le manque de coordination de tout cet arsenal d’aides et d’appuis aux étudiants qui ont parfois généré non seulement de l’incompréhension de leur part mais aussi une opacité sur qui fait quoi et quand.
Les ressources humaines
Aujourd’hui l’actualité, ce sont les moyens budgétaires pour maintenir à niveau les ressources humaines surtout coté enseignants. Car en effet, quel que soit l’instrument évaluateur, tous constatent une sous dotation sur ce registre. D’ailleurs un courrier à la ministre de tutelle Frédérique Vidal, que je soutiendrai, est parti pour faire état de cette situation préoccupante.
La recherche
S’agissant de la recherche, le Président met en avant l’ensemble des partenariats existants. Qu’elle soit fondamentale ou appliquée, la recherche est le pilier de l’université qui contribue à sa visibilité internationale. Elle est aujourd’hui dotée de 36 laboratoires de recherche couvrant l’ensemble des domaines scientifiques. Ses partenariats s’étendent sur de grands organismes nationaux (INRAE, INSERM et CNRS), mais aussi sur des acteurs locaux comme le CHRU de Tours, le CEA du Ripault ou encore l’INSA CVL et ST Microelectronics.
L’Europe
L’Europe apparait également comme une ambition forte pour l’université. Ainsi le processus de labélisation HRS4R (Humain Ressource Strategy for Research) a mobilisé énormément d’énergie cette année et la volonté de renforcement de l’accompagnement vers l’Europe s’est traduite par de nombreuses actions à destination des chercheurs, notamment en rapport avec le pilier 1 : « exceller par la science » du programme européen H2020.
Sur ce domaine et lui précisant mon rôle au sein de l’Assemblée, le président indique que de toute évidence les accords Erasmus seront à retravailler vu que l’université possède d’ores et déjà un gros réseau européen. Une brique est posée sur l’idée de réaliser une délégation tourangelle pour se rendre à l’université de Bochum en Allemagne. D’autres idées sont évoquées comme celle d’organiser des universités d’été transnationales et transculturelles.
Les Locaux
L’autre sujet important de l’entretien, concerne l’inscription des travaux de rénovation du site des tanneurs inscrit dans le CPER, le contrat plan État région, et qui pose question au regard des montants à programmer et le temps nécessaire pour les investir. De ce constat, Arnaud Giacometti, met en balance la réhabilitation et le projet d’une réflexion sur le possible déménagement des « Tanneurs » sur des locaux neufs auprès du siège, rue Plat d’Etain.
Ce qui nous amène à ouvrir la page de l’accueil des nouveaux bacheliers. Le Président pose l’intérêt d’accueillir le plus grand nombre sans sélection, mais prévient aussi, que l’Université ne peut et ne veut pas devenir un collège des études supérieures
CAMPUS CONNECTE
Enfin nous concluons par l’idée des campus connectés en Indre-et-Loire. Cet aspect de l’enseignement supérieur qui participe de l’aménagement du territoire et de toutes les avancées en termes de proximité, ne sont pas, de toute évidence en dehors du champ de vision de l’université et sa présidence. Toutefois, jusqu’à présent les projets présentés n’offraient pas suffisamment de garanties pour être validés. Cependant un tel projet sur les territoires ruraux de notre département serait tout à fait concevable et approprié. Et en particulier sur notre circonscription.
Un travail de recherche et de développement de ce projet sera effectué sur le dernier semestre 2021, afin d’étudier toute possibilité de concrétisation, après que nous pourrons identifier un porteur de projet soit sur la CC TOVAL, soit sur la CC GCPR.
Force est de constater par conséquent, que les chantiers et les projets ne manquent pas pour le président et son équipe. Gérer et soigner le décor, coordonner et assurer la mise en scène des acteurs, distribuer au mieux les rôles de chacun et perpétuellement réécrire la partition et le texte à jouer pour que le concert universitaire soit toujours au goût du jour. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’un projet de cursus complet odontologie a été déposé centré sur 3 idées fortes :
• Un 1er cycle mutualisé avec l’UFR de médecine
• Un 2ème cycle centré sur les Centres Hospitaliers du territoire
• Une formation avec les « maitres de stage universitaires en odontologie »
Avec toujours une ligne conductrice fidèle aux valeurs de la Présidence : territorialité́ et inter professionnalité́.
Abel PIRES