Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Travail en Circonscription
Charles de Gaulle arrive à Londres le 17 juin 1940 et après avoir exposé son plan à Paul Reynaud, il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill. Après avoir exposé son projet de maintenir la France dans le combat même en cas de fin des combats décidée par le gouvernement installé à Bordeaux, il émet le souhait de pouvoir s’exprimer à la radio dès que la nouvelle de la demande d’armistice tombera.
Winston Churchill donne son accord de principe et met à disposition la BBC7, qui de par son rayonnement international lui permet de diffuser en Europe.
Le 17 juin à 12 heures 30, Philippe Pétain, nouveau chef du Gouvernement français, fait un discours officiel à la radio où il annonce qu’il faut cesser le combat et son intention de demander à l’ennemi la signature d’un armistice.
Churchill et de Gaulle conviennent dès lors que le second s’exprimera dès le lendemain sur les ondes.
Dans l’après-midi du 18 juin, Élisabeth de Miribel, tape à la machine le texte du discours, dont le général de Gaulle a rédigé un premier brouillon dès le 17 juin à Bordeaux. De Gaulle transmet les éléments de son discours au ministre de l’Information Duff Cooper qui en communique le projet à Churchill. L’après-midi, le général corrige son texte « en fumant cigarette sur cigarette ».
Le gouvernement britannique impose toutefois des corrections. Le général doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant ménager le nouveau chef du gouvernement français : le début du discours évoquant la trahison du gouvernement de Pétain qui s’est « mis en rapport avec l’ennemi » est modifié.
La version réellement prononcée sera longtemps occultée, car c’est la version écrite originale qui sera publiée dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du 15 août 1940, dans le premier numéro du Journal officiel de la France libre le 20 janvier 1941, puis dans les Mémoires de guerre, et dans l’ensemble des recueils de discours du général de Gaulle.
De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à Broadcasting House à 18 heures, heure locale, le mardi 18 juin 1940 ; le discours est annoncé dans le programme de la BBC à 20 h 15 et diffusé à 22 h.
« Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n’empêchent pas qu’il y a dans l’univers tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres »
Charles De Gaulle, « Appel du 18 juin 1940 », Lacouture 1984, p. 369-370.
Roussel 2002, note 33, renvoyant p. 937-938, à Maurice Schumann, Un certain 18 juin, Paris, Plon, 1980, chap. « Appel du général de Gaulle aux Français » (version écrite), p. 127.