Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

30 Juil

[Économie circulaire] La durabilité des équipements électriques et électroniques

Catégories : Travail en Circonscription

©️ Repair Café de Tours

Téléphone, ordinateur portable, machine à laver, bouilloire… Les équipements électriques et électroniques font partie de notre quotidien. Mais quand ils se cassent, on les remplace, faute de trouver un réparateur agréé ou même parce qu’un appareil neuf coûte moins cher. Alors comment faire pour améliorer la durabilité de nos produits et limiter nos déchets ?

En amont tout d’abord, pendant la phase de production du produit, en luttant contre l’obsolescence programmée par exemple. Un sujet dont s’est emparé l’Union européenne dès 2012, comme l’a rappelé Thierry Libaert, conseiller au Conseil économique et social européen et rapporteur du texte traitant pour la première fois de l’obsolescence programmée dans les instances européennes. Ce rapport, adopté à l’unanimité par les représentants de la société civile européenne le 17 octobre 2013 a ensuite donné lieu à deux résolutions du Parlement européen en 2017 et 2020.

En aval ensuite, en favorisant la réparation et le réemploi. Un thème sur lequel a travaillé Stéphanie Kerbarh, députée de Seine Maritime et rapporteure de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Indice de réparabilité, extension de la garantie légale de conformité, création d’un fonds de réparation, bonus/malus… cette loi permettra ainsi de développer une véritable économie du réemploi dans nos territoires.

Une économie qui existe déjà, comme l’a souligné Robin Justeau-Morellet, conseiller en environnement et développement durable à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Indre-et-Loire. Il est notamment responsable du label Répar’acteurs, qui identifie les artisans de la réparation de notre territoire, et sensibilise les entreprises sur la valorisation de leurs déchets, notamment ceux qui émanent de produits électriques et électroniques.

En Indre-et-Loire, on trouve déjà quelques acteurs de la réparation, comme Fabien Chauvet, qui a lancé « Réparetout », une entreprise spécialisée dans la réparation des appareils électriques et électroniques. Si la demande est bien présente, il soulève encore quelques difficultés à lever pour pouvoir mener à bien son activité comme la mise à disponibilité des schémas électroniques des machines, les freins juridiques existants pour mettre en location des appareils réparés ou encore le recrutement.

En effet, bien que des formations spécifiques soient déjà dispensées dans des établissements scolaires, comme au Lycée Henri Becquerel de Joué-les-Tours, les entreprises peinent à recruter. Alors des associations se sont aussi emparées du sujet, à l’instar du Repair Café de Tours. Un samedi après-midi par mois, curieux et passionnés se rencontrent pour redonner vie à des objets endommagés. Ce partage de savoir, éveille aussi des vocations et permet à quelques personnes d’envisager une reconversion vers les métiers de la réparation.

Au travers de ces échanges, les participants ont aussi soulevé une thématique sous-jacente : la réindustrialisation de notre production. En effet, si le premier avantage est de réduire la production de gaz à effet de serre en limitant le transport, cela permettrait aussi de mieux contrôler les processus de production et les rendre plus respectueux de l’environnement. Un enjeu renforcé par la pandémie, et qui préoccupe nos dirigeants, au niveau national comme européen. 

Retrouvez l’intégralité de ce webinaire ici ⤵️

Publié le 30/07/2021
Sabine THILLAYE