Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

04 Mai

[Éducation Nationale] L’école en Nord-Ouest Touraine

Catégories : Travail en Circonscription

Sollicitée par de nombreux maires et représentants de parents d’élèves en vue de la rentrée des classes 2022, je me suis entretenue ce mercredi 4 mai avec Christian Mendivé, directeur académique des services de l’Éducation nationale, et Florence Imokrane, adjointe au directeur académique, en charge du 1er degré.

Les arbitrages de la carte scolaire 2022/2023 dans le 1er degré

Comme chaque année, la réalisation de la carte scolaire repose sur plusieurs critères :

  • Le nombre d’élèves attendus à la rentrée qui détermine le nombre de postes de professeurs des écoles sur le département, et leur répartition.
  • Les consignes ministérielles : l’interdiction de fermer une école sans l’accord du maire, mais aussi le plafonnement du nombre d’élèves à 24 dans les classes de grande section, CP et CE1.
  • Avec 1 000 enfants de moins attendus à la rentrée prochaine en classes maternelles et primaires, seulement un poste supplémentaire a été attribué pour l’année 2022/2023 en Indre-et-Loire. Cela implique donc un redéploiement des effectifs au niveau départemental et par conséquent des fermetures de classes dans certaines communes.
  • Une décision peu comprise par certains, qui auraient souhaité un moratoire sur les fermetures de classe, notamment dans cette période post-Covid. Un sujet sur lequel j’avais interpellé Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale, en février dernier.

Ces arbitrages ne surchargeront pas les classes tourangelles. Selon les estimations de la direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN), le taux d’encadrement moyen sera de 22 élèves par classe, donc en dessous du plafond fixé pour les classes de grande section, CP et CE1.

Pour le Nord-Ouest Touraine, nous avons échangé sur chacune des situations « conflictuelles », et je n’ai pas manqué de relayer les arguments issus de mes échanges avec les élus et représentants de parents d’élèves des écoles concernées. Le directeur académique a été attentif, notamment pour les écoles qui constatent dès aujourd’hui une augmentation du nombre d’inscrits à la rentrée prochaine. Les décisions seront définitivement actées en juin, lors de la prochaine réunion du Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN).

Les moyens accordés aux écoles rurales

Plus généralement, nous avons discuté de l’attractivité des écoles rurales et des moyens mis en œuvre pour les soutenir. Un sujet qui me semble essentiel, pour lutter contre le sentiment de délaissement, souvent évoqué dans les remontées de terrain que je reçois.

A ce sujet, la DSDEN mobilise plusieurs actions en faveur de la ruralité

  • La bonification de points pour les professeurs qui restent plus de 3 ans au sein de la même école
  • Le renouvellement des fonds bibliothèques, pour constituer des fonds de livres dans les écoles isolées qui en sont dépourvues
  • Le fléchage des subventions pour la numérisation des écoles : 80 projets soutenus par le plan école numérique #FranceRelance ; toutes les écoles rurales candidates à l’appel à projet « socle numérique » ont obtenu des fonds.
  • L’augmentation du nombre de surveillants pour les collèges en milieu rural
  • Le renouvellement des « conventions de ruralité » pour un montant de 1,5 M€, fruit d’un dialogue étroit entre l’éducation nationale et les collectivités territoriales pour améliorer l’offre éducative dans les territoires ruraux.

Comme l’année dernière, nous avons à nouveau évoqué les temps de trajet imposés aux élèves du Nord-Ouest Touraine pour se rendre au lycée. Si la création d’un lycée n’est pas encore à l’ordre du jour, le directeur académique est revenu sur le dispositif « Internat d’excellence », destiné notamment aux élèves qui habitent loin de leur établissement scolaire.

Ce dispositif permet ainsi aux élèves de bénéficier :

  • D’un accompagnement pédagogique personnalisé,
  • D’activités sportives et culturelles au sein de l’internat,
  • D’un lieu de résidence plus proche de leur établissement scolaire.

Une prime à l’internat est versée aux familles d’enfants boursiers, cumulable avec d’autres aides (allocation de rentrée scolaire, fonds social lycéen/collégien, aides pour la cantine…).

A Saint-Pierre-des-Corps par exemple, le lycée Martin Nadaud est labellisé « Internat d’excellence » et propose d’accueillir aussi bien les élèves en filière professionnelle, que ceux de la filière générale. Ce dispositif existe aussi pour les collèges, permettant aux élèves de suivre des enseignements spécialisés. Sur la 5ème circonscription, le Collège la Bruyère à Tours-Nord est aussi labellisé « Internat d’excellence ».

L’Europe s’invite à l’école

Enfin, nous avons échangé sur la mobilité européenne et l’apprentissage des langues étrangères.

L’Éducation nationale finance des déplacements en Europe pour sensibiliser les enseignants à l’apprentissage des langues vivantes. Cette année ce sont 6 professeurs d’Indre-et-Loire qui en ont bénéficié. L’année prochaine, Christian Mendivé envisage le départ d’une vingtaine d’enseignants sur le continent.

5 professeurs d’Indre-et-Loire ont obtenu la certification bilingue et rentrent dans le dispositif EMILE (Enseignement d’une Matière Intégré à une Langue Étrangère) valorisé par l’Education nationale. De nouveaux professeurs seront formés, ou dans le cas d’un départ, remplacés par un titulaire de la certification.

Enfin, j’ai souhaité attirer l’attention de Christian Mendivé sur les dispositifs proposés par l’OFAJ et Pro-Tandem pour financer des échanges avec l’Allemagne. Aujourd’hui, seulement 10% des élèves d’Indre-et-Loire choisissent l’allemand comme seconde langue, soit environ 26 classes.

Afin de donner plus de place aux langues étrangères, la direction des services départementaux de l’éducation nationale va tester un nouveau dispositif dès la 5ème : enseigner par alternance tout au long du 1er trimestre, l’espagnol, l’allemand et l’italien. Le choix définitif de la seconde langue ne se fera qu’à partir du mois de janvier, après 3 mois de découverte.

Publié le 04/05/2022
Sabine THILLAYE