Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission des Affaires Européennes
©Centrale Nucleaire de Cruas-Meysse, Domaine public
Les dernières centrales nucléaires débranchées
Le samedi 15 avril, les trois dernières centrales nucléaires restantes en Allemagne (Emsland, Neckarwestheim 2 et Isar 2) ont été arrêtées. Les centrales nucléaires restantes ont produit ensemble près de 35 térawattheures d’électricité en 2022. Cela correspondait à une part de 6% de la production brute d’électricité en Allemagne.
En comparaison, selon les données de l’Office fédéral des statistiques Destatis, le mix énergétique comprenait du lignite et le charbon avec une part d’un peu plus de 31 %, et du gaz avec un peu moins de 14 %.
Le mouvement anti-nucléaire
L’ère de l’énergie nucléaire prend fin – et avec elle, l’époque des grandes protestations. En Allemagne de l’Ouest, le parti Bündis90/Die Grünen (Les Verts) est fondé en 1980 à partir des mouvements pacifistes, écologistes et antinucléaires. L’un de ses thèmes centraux reste aujourd’hui encore l’énergie nucléaire. Suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, la protestation s’intensifie. Lors des élections fédérales de 1998, Les Verts, issu en grande partie du mouvement antinucléaire, a assumé pour la première fois des responsabilités gouvernementales au niveau fédéral en coalition avec le SPD (Le Parti social-démocrate). Le mouvement anti-nucléaire a marqué une génération.
Le véritable tournant se situe toutefois avec la décision du Bundestag allemand du 30 juin 2011 d’abandonner l’énergie nucléaire. Le vote du Parlement allemand a été déclenché par la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011. Les événements au Japon ont alors soulevé un débat sociopolitique sur la poursuite de l’utilisation de l’énergie nucléaire.
L’énergie nucléaire : une divergence franco-allemande
Le rapport à l’énergie nucléaire révèle des différences culturelles entre la France et l’Allemagne. Contrairement à son pays voisin, la République française, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, n’a pas modifié sa politique nucléaire après les fusions de réacteurs à Fukushima en 2011. En France, l’énergie nucléaire est beaucoup mieux acceptée. Cela peut également s’expliquer par des raisons historiques. Après la Seconde Guerre mondiale, Charles de Gaulle avait massivement encouragé le développement de cette technologie. Elle était pour lui le symbole de l’indépendance de la France, y compris sur le plan militaire.
Aujourd’hui, le nucléaire est la 1ère source de production et de consommation d’électricité en France. Dans le monde, la France est le pays où la part du nucléaire dans le mix électrique est la plus élevée, avec 72 %. Elle provient de 56 réacteurs de différents niveaux de puissance constituant un parc réparti sur l’ensemble du territoire.