Je me suis rendue à la conférence de Munich sur la sécurité : le « Davos de la géopolitique »

Du vendredi 16 au Dimanche 18 février, s’est tenue à Munich la 60^e édition de la conférence de Munich sur la sécurité. Il s’agit d’un forum consacré aux questions de sécurité internationale qui rassemble de nombreuses personnalités, y compris de nombreux chefs d’État, pour débattre en profondeur des enjeux de politique étrangère auxquels le monde est confronté.

Cette 60^e édition s’est déroulée dans un contexte de plus en plus tendu sur le scène internationale : la guerre en Ukraine entre dans sa 3^ème année après l’échec de la contre-offensive des forces armées ukrainiennes, le conflit Israélo-Hamas secoue le Proche-Orient depuis plusieurs mois, le principal opposant à Vladimir Poutine, Navalny, est mort en prison pour avoir défendu ses idées politiques, et le candidat Républicain des prochaines élections américaine, Donald Trump, connu pour sa complaisance avec Poutine, a affirmé qu’il n’aiderait pas les pays européens qui ne contribuent pas suffisamment à leur défense en cas d’attaque russe.

C’est dans ce contexte politique et géopolitique particulièrement dégradé que j’ai participé à de nombreuses tables rondes de discussion à Munich en présence de décideurs de l’OTAN, de l’Union européenne, mais également du monde entier. L’objectif était de réfléchir aux changements sécuritaires qui traversent nos États et nos institutions et à la manière d’y faire face. Depuis le 24 février 2022, date du déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Europe est confrontée à un véritable changement de paradigme : augmentation des budgets militaires, renforcement des dispositifs de défense au niveau de l’Union européenne, accroissement de l’aide militaire et financière à l’Ukraine. Les partenaires transatlantiques ont réaffirmé leur continuité à apporter l’Ukraine malgré des signes de fatigue comme actuellement aux Etats-Unis où l’aide militaire est suspendue au vote du Congrès. Concernant le conflit Israélo-Hamas, les discussions ont porté autour d’un accord de paix global entre Israël, les palestiniens et les nations arabes, mais à court terme, la priorité est de la libération de tous les otages, un cessez-le-feu et une aide humanitaire pour les civils de Gaza.

Parmi les personnalités présentent lors de ce week-end à Munich, on pouvait retrouver Kamala Harris, vice-présidente américaine, qui a réaffirmé, dans une prise de parole, son attachement au multilatéralisme. Volodymyr Zelensky, le président Ukrainien, était également présent et venait tout juste de signer avec la France et l’Allemagne des accords de coopération en matière de sécurité qui ancrent l’aide militaire à l’Ukraine sur le long terme. Enfin, je tiens à souligner le courage de Loulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny, qui a fait preuve d’une grande dignité en venant affirmer qu’elle continuerait le combat de son défunt mari.