Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Activité Parlementaire
« Emmanuel Macron a manifestement conquis les cœurs partout où il est passé », K.L JACKISCH de l’ARD
En tant que députée franco-allemande d’Indre-et-Loire, cette visite d’État en Allemagne a une résonance particulière pour moi. Originaire de ce pays et ayant fait mes études à Münster, chaque étape de ce déplacement a été marquée par des moments symboliques et émouvants, renforçant les liens entre les deux nations.
La visite a commencé dimanche à Berlin avec un moment fort : la fête de la démocratie avec la célébration des 75 ans de la loi fondamentale allemande (Constitution allemande). C’est ensemble que le Président Macron (premier dirigeant étranger à participer à cette fête) et le Président allemand Steinmeier ont célébré cet anniversaire, symbole de la démocratie. « Dans nos démocraties, nous nous sommes habitués à la démocratie, oubliant trop souvent que c’était un combat ».
Cet événement souligne l’importance de défendre les valeurs de liberté et de droit qui sont au cœur de la construction européenne. Je m’engage depuis longtemps pour l’équilibre entre les pouvoirs et crois en la force du dialogue et de la concertation.
S’est suivie une séquence conjointe et joyeuse « Euro 2024/JOP Paris 2024 » sur la place du 18 mars. Le sport, un vecteur d’unité et de valeurs universelles partagées. Les deux présidents ont reçu des maillots à leur nom. Que le meilleur gagne, dans la bonne humeur partagée.
Le Président Macron et son épouse Brigitte Macron ont ensuite été reçus à la Porte de Brandebourg par le maire de Berlin pour signer le Livre d’Or de la ville de Berlin.
La journée s’est clôturée avec une réception au château de Bellevue, siège du président fédéral. Ce dîner a été l’occasion de célébrer les liens profonds entre la France et l’Allemagne, en présence de personnalités des deux nations. Je me suis réjouie de l’ambiance véritablement amicale qui a prévalu lors de ce dîner pourtant très officiel.
Le lundi a été un moment poignant de recueillement à Berlin au mémorial de l’Holocauste, rendant hommage aux six millions de juifs exterminés d’Europe, rappelant l’importance de la mémoire et de la vigilance face à l’histoire. Serge et Beate Klarsfeld, célèbre couple franco-allemand qui a lutté inlassablement contre l’impunité des criminels nazi et a réalisé un travail remarquable sur la mémoire, ont été honorés.
La Grand-Croix de la Légion d’honneur pour lui et la promotion au grade de Grand-Officier de la Légion d’honneur pour elle, marquent un parcours hors norme.
Je suis née et j’ai grandi en Allemagne, une Allemagne alors coupée en deux, aujourd’hui je suis députée franco-allemande à l’Assemblée nationale. La France et l’Allemagne ont une histoire douloureuse commune qu’il est important de ne pas oublier, que nous nous devons nous rappeler pour défendre la paix, la démocratie et de la liberté. Comment, dès lors, ne pas croire fermement à la destinée commune de nos deux pays, au sein de l’Union européenne ? La France n’est pas l’Allemagne, mais l’engagement européen qu’est le mien consiste à affirmer que ce qui nous différencie ne nous sépare pas. Que la France et l’Allemagne, dans leurs différences, et parfois jusque dans leurs oppositions, sont complémentaires. Que le dialogue, les divergences, et finalement les compromis qui unissent ces deux pays les font avancer et font avancer l’Union européenne pour faire face aux défis communs. C’est cette conviction qui a présidé à la création, en 2019, de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, dont je suis membre fondatrice : cinquante députées de l’Assemblée nationale, cinquante députés du Bundestag, travaillant ensemble au renforcement de la relation franco-allemande et de l’Union européenne.
Une halte près de Dresde à Moritzburg a permis aux deux présidents d’échanger avec des Jeunes engagés au sein de « Génération Europe »
À Dresde, pour la Fête de l’Europe réunissant 10 000 jeunes et moins jeunes, Emmanuel Macron, alors premier président à visiter officiellement l’Est depuis sa réunification, a partagé un moment européen en prononçant un discours inspirant s’adressant directement à « la jeunesse européenne ». Son discours, empreint d’enthousiasme, de conviction et d’engagement, a souligné la détermination nécessaire face aux responsabilités. « Construire l’Europe est une mission permanente. Je compte sur vous, tout comme vous pouvez compter sur moi. »
La Fête de l’Europe a été marquée par la musique, des échanges riches et chaleureux avec le public, illustrant que l’enthousiasme peut aussi être au rendez-vous.
Une séquence que j’attendais particulièrement, faisant écho à mes origines et mon parcours. Münster fût l’occasion de revenir après 41 ans sur les pas de mes études. Déjà à l’époque, les questions européennes occupaient mon esprit mais de là à imaginer d’être un jour députée française et revenir dans la même ville avec le président français… cela relève du miracle de la réconciliation franco-allemande !
C’est donc avec une grande émotion que j’ai assisté à la remise du « Prix international de la paix de Westphalie » d’Emmanuel Macron aux côtés d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et du président allemand Frank-Walter Steinmeier.
Ce prix honore ceux qui œuvrent à la paix en Europe. La cérémonie a débuté avec la remise d’un prix de la jeunesse à l’office germano-polonais pour la jeunesse, soulignant l’importance de la coopération transfrontalière et de l’engagement des jeunes dans la construction de l’avenir européen.
Pendant que la délégation retournait à Paris, la visite s’est terminée pour Emmanuel Macron par un conseil des ministres franco-allemand à Meseberg. À cette occasion le chancelier Olaf Scholz et le président français ont souligné la coopération stratégique entre les deux nations.
Comme il est rappelé par le Président de la République dans les Conclusions du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité : « La France et l’Allemagne sont fermement déterminées à renforcer la sécurité européenne et, plus largement, euro-atlantique, notamment grâce à des capacités de défense européenne solides et crédibles. L’UE doit devenir un véritable acteur géopolitique et garant de la sécurité capable de faire face aux enjeux de sécurité contemporains et de renforcer l’ordre international. » ; enjeux que je mesure pleinement du fait de mon implication depuis maintenant 7 ans à la commission des affaires européennes dont 5 ans en tant que Présidente et membre à la commission de défense et force armée.
Pour moi, européenne convaincue depuis toujours, cette visite d’État est un moment fort dans les relations qu’entretiennent nos deux pays. Cette visite est un gage de stabilité qui s’inscrit dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine.
Les enjeux que nous partageons avec l’Allemagne – enjeux écologiques, énergétiques, sociaux, économiques, de défense et sécurité – sont au cœur de notre stratégie nationale, européenne et internationale. Ces enjeux ne sont pas seulement ceux de demain mais ceux d’aujourd’hui.
Je réaffirme mon engagement pour une coopération toujours plus étroite entre la France et l’Allemagne, au profit de la démocratie et de la stabilité en Europe.