Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Activité Parlementaire
Comment s’effectue le travail en circonscription pendant les sessions ordinaires et extraordinaires, où les députés voient défilés de nombreux textes, parfois trop nombreux, comme en témoignent aujourd’hui les nombreux débats sur l’inflation législative ?
Réponse : Nous devons jongler difficilement en semaine entre l’Assemblée nationale et la circonscription.
D’un côté, nous sommes sollicités par le groupe politique pour être présents au mieux en semaine, du lundi au vendredi, afin de voter les textes ; de l’autre, nous avons une obligation de présence dans nos circonscriptions respectives pour évaluer les politiques publiques, répondre aux sollicitations des élus, et être présents auprès de nos concitoyens dans divers évènements. Dans tous les cas, nous sommes contraints de délaisser une partie de notre travail pour privilégier l’autre, ce qui créé beaucoup de frustration, pour nous, et pour nos concitoyens.
Cette frustration a été accentuée après l’élection législative de 2022, qui a permis l’élection d’une majorité présidentielle relative à l’Assemblée nationale. Ce fut une surprise, tant nous étions habitués à avoir une majorité correspondant pleinement à la volonté des français qui s’était déjà exprimée quelques semaines plus tôt dans le vote du Président de la république. Conséquences de cette majorité relative : nous devions être encore plus présents à l’Assemblée nationale pour éviter que les oppositions ne s’imposent sur les textes, et en même temps, plus présents en circonscription pour préparer une éventuelle dissolution qui nous menaçait depuis le début et qui surviendra finalement le 9 juin 2024.
Plus que jamais, il me semble nécessaire de séparer le travail à l’Assemblée nationale du travail en circonscription, en imaginant par exemple six mois entièrement consacrés au travail législatif et six mois entièrement consacrés à l’évaluation des lois en étant dans nos circonscriptions respectives. Le terrain doit davantage nourrir le travail parlementaire. Nos homologues allemands sont un bon exemple en la matière en consacrant des semaines entièrement dédiées au travail législatif, où ils sont tenus d’être présents et de faire acter leur présence dans une liste de présence, et des semaines entièrement dédiées au travail de terrain. Un calendrier législatif plus restreint pourrait aussi, d’une certaine manière, être une réponse à l’inflation législative : Moins légiférer pour mieux légiférer.
Les pistes de réflexion pour améliorer le travail parlementaire sont nombreuses, mais il est urgent que nous ayons une véritable réflexion sur notre manière de travailler au risque d’aggraver les fractures avec nos concitoyens. C’est ce que je tente de porter depuis la précédente législature en discutant de ce sujet avec plusieurs de mes collègues du Groupe Démocrate, et c’est ce que je continuerai de faire sous cette nouvelle législature.