Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes

10 Juin

Une journée de mémoire : à Saint-Cyr-sur-Loire, puis à Coteaux-sur-Loire

Catégories : Travail en Circonscription

J’ai récemment eu l’honneur de participer à deux moments forts de commémoration qui illustrent parfaitement le devoir de mémoire qui nous incombe.

La matinée a débuté par la traditionnelle cérémonie de commémoration du 8 mai à Saint-Cyr-sur-Loire. Comme chaque année, nous nous sommes rassemblés pour rendre hommage à celles et ceux qui ont combattu pour notre liberté. Ces moments de recueillement sont essentiels pour transmettre aux nouvelles générations la valeur de la paix et le prix de la liberté.

Mais c’est l’après-midi que j’ai vécu l’un des moments les plus émouvants de cette journée. À Coteaux-sur-Loire, nous nous sommes retrouvés nombreux, élus et habitants, pour inaugurer une plaque commémorative sur la maison où vécurent Yvonne et Henri Pierre, reconnus « Justes parmi les Nations » en 2021.

Le maire, Daniel Sans Chagrin, a rappelé avec justesse que ces deux personnes extraordinaires avaient fait partie de ces « valeureux qui résistèrent » face au « zèle collaborationniste et à la froide léthargie des foules ». François Guguenheim, vice-président national du comité Yad Vashem, nous a également rappelé la mission du mémorial de Jérusalem comme « balise d’avertissement contre l’antisémitisme, la haine et les génocides ».

L’histoire de David et Luba Checinski, contraints après la rafle de 1942 de confier leurs filles, Fanny et Denise, âgées de seulement 6 et 3 ans, à Yvonne et Henri Pierre, illustre la barbarie de cette époque, mais aussi la beauté de l’humanité. Ces derniers, installés à Saint-Patrice pour gérer un café-hôtel-restaurant, ont accueilli ces fillettes comme leurs propres enfants. Le témoignage du fils de Denise m’a particulièrement touchée.

En tant que Franco-Allemande, cette cérémonie m’a particulièrement émue. J’ai eu l’honneur de prendre la parole pour qualifier ces Justes de lumières allumées dans un cauchemar. Car c’est exactement cela : dans l’obscurité la plus totale de cette période, des hommes et des femmes ordinaires ont choisi de faire des gestes extraordinaires, au péril de leur vie.

Cette journée du 8 mai m’a rappelé pourquoi notre engagement politique et citoyen est si important. Entre la commémoration de la victoire sur le nazisme le matin et l’hommage à ces Justes l’après-midi, j’ai mesuré une fois de plus la responsabilité qui est la nôtre : préserver la mémoire, transmettre les valeurs de résistance et d’humanité et rester vigilants face à toutes les formes de haine.

Publié le 10/06/2025
Sabine THILLAYE