Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Activité Parlementaire
La loi dite « Duplomb » a suscité de nombreuses réactions et inquiétudes, que je considère comme légitimes. Je souhaite revenir sur les raisons qui m’ont conduite à la soutenir, car je comprends votre colère et vos peurs. Ce vote n’a pas été simple. Il touche à des sujets sensibles : la santé, les pollinisateurs, la qualité de notre alimentation, l’avenir même de notre agriculture.
Ces derniers jours, vous avez été des centaines à m’écrire. Des parents inquiets pour leurs enfants, des citoyens attachés à la biodiversité, des personnes qui ont l’impression que nous reculons sur l’écologie au même titre que les agriculteurs de ma circonscription, inquiets pour le devenir de leur exploitation qui se trouve aujourd’hui sans solution pour faire face. Je vous ai lus, j’ai entendu vos arguments, et je ne les balaye pas d’un revers de main.
Pourquoi j’ai voté pour ce texte
Si j’ai voté pour ce texte, ce n’est pas par confort ni par adhésion totale. C’est un choix de conscience pour permettre à certains agriculteurs de tenir, sans abandonner notre exigence environnementale. La réalité est que l’acétamipride circule partout en Europe. Nos voisins l’utilisent encore, et nous l’importons chaque jour dans nos assiettes — sans contrôle suffisant. En fermant les yeux sur cette réalité, nous perdons doublement : nos producteurs disparaissent et notre interdiction unilatérale ne protège ni nos sols, ni notre santé.
Je refuse le fatalisme. Ce que produit notre agriculture nourrit en confiance : qualité, sécurité, santé. J’ai confiance en la responsabilité de nos agriculteurs, premiers utilisateurs et consommateurs de leurs produits, et donc naturellement soucieux de leur qualité et de leur innocuité. Ce compromis ne vaut que s’il reste temporaire, strictement limité et qu’il nous donne le temps de construire mieux.
Ce que je défends :
• Une dérogation encadrée, par des critères stricts, limitatifs, avec un contrôle renforcé par l’ANSES.
• Une durée la plus courte possible – que j’avais proposé de réduire à deux ans. Cette disposition n’a pas pu être débattue du fait de l’arrêt prématuré des discussions, mais je continuerai à défendre cette ligne.
• Un vrai bras de fer européen : le combat se gagne à Bruxelles, non en livrant nos producteurs à eux-mêmes.
L’objectif n’est pas de subir jusqu’en 2033, mais d’accélérer l’interdiction européenne, et surtout de bâtir dès maintenant des alternatives concrètes, avec nos filières, nos chercheurs et nos agriculteurs. Je déposerai une proposition de résolution européenne en ce sens.
Mes convictions
Ce vote n’est ni un renoncement, ni un blanc-seing et je resterai très vigilante à l’application de cette loi et pleinement engagée pour que les transitions agricoles soient soutenues, cohérentes et porteuses d’avenir.