Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Travail en Circonscription
Le confinement des citoyens a été un choix politique fort effectué par un grand nombre de gouvernements européens. Cette décision a eu des conséquences inespérées, dont en particulier celui du retour à plus de proximité dans notre vie quotidienne. Dans cette logique, nos comportements alimentaires, surtout, ont évolué, redonnant toute leur place aux circuits-courts. La Touraine a vu leur essor majeur, grâce à la vente à la ferme, la mise en place de drives ou encore la création de boutiques en ligne.
Cette crise sanitaire qui touche l’Europe et l’ensemble de la planète a mis en lumière les insuffisances de nos sociétés. Elle impose le besoin de repenser nos habitudes et met au centre du débat public des réflexions nouvelles. Toutes ces interrogations et bien d’autres que chacun peut se poser, doivent nous pousser à répondre avec rapidité et pragmatisme, aux défis de notre siècle, notamment ceux touchant au domaine de l’alimentation.
Dans notre département, face au virus, la mobilisation complémentaire de l’ensemble des acteurs – Etat, collectivités territoriales, élus locaux, chambres consulaires, commerces, artisans – a permis d’aboutir à des réponses mesurées et adaptées aux circonstances exceptionnelles. Face à la fermeture des marchés, la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire, les Jeunes Agriculteurs, nos éleveurs, nos producteurs, nos fromagers, nos maraîchers… tous ont déployé des dispositifs pour organiser les circuits-courts, et faire en sorte chaque citoyen ait accès à une sustentation de qualité. Ces actions ont été remarquables.
Je tiens pour exemples, et je veux les saluer à nouveau, celui des Jeunes Agriculteurs qui ont créé une carte interactive sur laquelle ont été localisés plus de 300 points de vente directe ; celui de la Chambre d’Agriculture qui a accéléré le déploiement d’une boutique en ligne « Mangez Touraine » qui a permis de faciliter la consommation de produits de saison. Et ces initiatives ne sont pas restées le fruit d’une catégorie socio-professionnelle. Non, elles ont été la résultante de la résilience commune. Sur la 5e circonscription notamment, des bars se sont transformés en « épiceries éphémères » comme à Cérelles ; la « Ruche qui dit Oui » à Saint-Cyr-sur-Loire a multiplié la vente de légumes, de fruits, de viandes ; Auchan de Tours-Nord a accueilli un marché de producteurs locaux sur son parking… Ce n’est donc pas l’individualisme, mais bien une communauté d’esprit qui a permis de fédérer toutes les bonnes volontés.
Aussi, les négociations autour du futur budget européen nous appellent à agir avec détermination. La prochaine Politique agricole commune (PAC) 2021-2027 pourrait connaitre un verdissement ambitieux. Dans le même temps, le « Pacte vert pour l’Europe » devrait mobiliser près de 1000 milliards d’euros d’ici 2027. De ses objectifs, je retiendrai les suivants : atteindre une neutralité climatique en 2050, soutenir les régions et secteurs les plus affectés par la transition écologique et faire en sorte que la stratégie « de la ferme à la fourchette » ne soit pas une contrainte de plus, mais bien un plan de protection de nos agricultures et écosystèmes.
Je conclurai en soulignant un point : confinés ou déconfinés, ne perdons pas le goût de la proximité. Continuons à manger local, à manger de saison, à « manger Touraine ». Continuons à favoriser l’accompagnement de nouvelles pratiques. Car nous, consommateurs et citoyens, avons un rôle clé à jouer pour l’avenir.
(C) La ruche qui dit oui