Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Commission des Affaires Européennes
Drapeaux européen et français © Andrew Fackler
La France est un acteur clé dans la construction d’une Europe de la défense. Si l’Union européenne (UE) était historiquement réticente aux développements dans ce domaine, les évènements internes à l’UE (Brexit) et externes (élection de Donald Trump, tensions dans le voisinage européen, retour de la guerre sur le continent européen), ont eu pour effet le développement important de la défense européenne, et notamment dans son volet de coopération et d’acquisitions conjointes avec pour objectif simple, et pourtant essentiel, d’éviter les doublons et les gaspillages.
Seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin
Comme la populaire phrase “seul on va plus vite, à plusieurs on va plus loin” l’affirme, travailler de manière conjointe permet d’obtenir des résultats qui sont impossibles à atteindre lorsque l’on travaille de manière isolée : il en va de même dans le domaine de la défense et plus particulièrement dans notre développement capacitaire.
Dans cet esprit de collaboration, le Fonds européen de défense (FEDef) s’est doté d’un budget de 7 milliards d’euros pour la période 2021-2027 afin de permettre aux Etats membres, et à la France, de financer la recherche et le développement de programmes industriels dans le domaine de la défense.
De la coopération financière à la coopération stratégique
Plus qu’un portefeuille en commun, 25 Etats membres, au sein de la Coopération structurée permanente (PESCO) lancée en 2017, partagent plus de soixante projets de développement capacitaire allant de la fabrication de drones au transfert massif de matériel vers l’Ukraine, et donc dispose d’une dimension stratégique.
De manière plus générale, l’UE veille à ce que les politiques nationales de défense soient cohérentes, afin d’éviter les doublons mais aussi à ce qu’elles soient plus efficaces en couvrant de manière collective des besoins qui n’auraient pu être pris en charge seuls.
Des limites qui doivent être dépassées pour garantir l’autonomie stratégique de l’UE
Cependant, la fragmentation des programmes de coopération et le nombre limité de ces derniers – seulement 11% des dépenses en matière de défense étaient conjointes en 2020, alors même que la coopération structurée permanente (CSP) fixe un objectif de 35 % – témoignent de certaines lacunes à combler. Il en va de l’autonomie stratégique de l’UE, dans sa capacité à agir seule mais aussi à subvenir seule à ses besoins.
Pour cela, il serait nécessaire d’intensifier et encourager les programmes bilatéraux ou plurilatéraux comme le SCAF ou le MGCS, de faciliter les procédures permettant aux entreprises de bénéficier du Fonds européen de défense mais également de continuer à travailler sur des projets plus structurants tels que le programme européen d’investissement dans la défense (EDIRPA) et le programme d’investissement de la défense européenne (EDIP).