Députée d'Indre-et-Loire
Membre de la commission Affaires étrangères
Membre de la commission des Affaires européennes
Catégories : Activité Parlementaire - Commission des Affaires Européennes
La Commission des Affaires européennes mène depuis plusieurs mois une réflexion sur l’avenir de la politique industrielle européenne. Car il y a un an, la France et l’Allemagne ont présenté un « manifeste pour une politique industrielle européenne adaptée au XXIe siècle ».
Tout est parti du refus par la Commission européenne d’entériner le projet de fusion Alstom-Siemens. Un refus qui a suscité beaucoup de critiques, et d’émotion dans notre pays. Le droit de la concurrence était en effet soupçonné d’affaiblir nos entreprises, voire de gêner la constitution de « champions » européens capables de rivaliser avec nos concurrents américains et chinois.
En novembre dernier, la Commission des affaires européennes a adopté un rapport sur ce sujet (P. Anato et C. Le Grip) qui concluait à la nécessité de compléter le droit européen de la concurrence par une véritable politique industrielle. C’est pourquoi nous avons lancé un rapport d’information sur « l’avenir de la politique industrielle européenne », confié à Patrice Anato et Michel Herbillon.
Depuis l’affaire Alstom-Siemens, il semble que le contexte ait changé. Un consensus apparaît autour de la nécessité pour l’Union européenne de se doter d’une véritable stratégie globale. Mais également de penser ensemble droit de la concurrence, politique industrielle et politique commerciale.
A côté des enjeux économiques, il y a des enjeux de « souveraineté européenne ». Souveraineté numérique et technologique, souveraineté juridique et même, on le voit avec le Coronavirus, « souveraineté sanitaire ». Le projet de « l’Airbus des batteries » est le signe de cette prise de conscience : mais ne faut-il pas déjà penser « le coup d’après » ? L’Union européenne est-elle suffisamment ambitieuse, voit-elle suffisamment loin ? Notre retard éventuel est-il dû seulement à un manque de financement, ou à un défaut de méthode et de coordination ?
C’est sur ces enjeux que la Commission a entendu les analyses économiques et recommandations de politiques publiques de Philippe Aghion. Gouvernance de la politique industrielle, politiques de concurrence, de recherche (fondamentale / appliquée) et d’innovation, proposition d’une DARPA – Defense Advanced Research Projects Agency franco-allemande pour développer des projets à haut risque mais haut niveau d’utilité sociale, accompagnement social des mutations… les enjeux sont de taille pour construire notre souveraineté !
Le compte-rendu des débats sera disponible ici.